Je vais monter une crêperie, je suis sûr, ça va marcher !
Article co-écrit avec Cyril-Mickael Callejon, le 19 janvier 2021.
Combien de fois, a-t-on entendu cette phrase ? Honnêtement, on ne sait pas , mais le plus désolant c’est qu’on a pas fini de l’entendre.
On connait tous une personne qui a pour mission quasi divine de faire aimer les crêpes bretonnes à la terre entière !
On peut parler d’autres produits, mais on va s’attarder sur LES CRÊPES ! parce que on sort de mardi gras.
Pour beaucoup, expatriation rime avec entrepreneuriat, mais certaines questions méritent d’être posées en amont, pour éviter de se planter et de rejeter la faute sur les locaux qui ne comprennent “rien à mon business”.
Quelles questions ?
C’est simple, exactement les mêmes que lorsqu’on veut lancer un business, dans son pays natal.
Y a-t-il une appétence pour ce produit ? Mon produit va-t-il rencontrer son public, le fameux product market fit !
Mais les questions supplémentaires à se poser sont de nature culturelle. Le pays dans lequel je vis, partage-t-il ma culture ? Ai-je les codes culturels ? Les habitudes alimentaires sont-elles les mêmes que dans ma Bretagne natale ?
Et là encore, on ne parle que du produit. Les habitudes peuvent être aussi de nature organisationnelle, comme la relation avec les fournisseurs, le personnel.
Ce trait de caractère révèle aussi d’une grande prétention et c’est peut être très Français tout ça. En effet on a l'impression que le monde entier nous attendait...dans les faits non…; être français n’est pas une qualité hein.
Autre défaut, c’est aussi le manque d'acclimatation dans la culture locale et surtout dans la culture commerciale locale, car oui il existe une culture commerciale locale.
Si vous avez fait votre business plan comme conseillé précédemment vous commencerez à comprendre que le pouvoir d’achat d’un pays à l’autre est très différent (croyez nous, c’est pas évident pour tout le monde), déjà que ça peut se jouer également d’une ville à l’autre.
Maintenant il faut connaître la culture de cible, pourquoi il s'arrêterait devant votre crêperie, est-ce que les saveurs que vous proposez sont connues et appréciées.
Bref, souvent les projets échouent car personne n’a pris le temps de s’implanter "culturellement", pris le temps d’apprendre les bases de la langue, les goûts, les coutumes et les habitudes commerciales c’est la base. Être salarié pendant un temps pour s'acclimater et comprendre la culture est un plus.